Outsphere 2 : le réveil est le deuxième volet du cycle d’Outsphere de Guy-Roger Duvert.
Récit de colonisation d’une planète malencontreusement nommée Eden, ce planet opera militaro-scientifique est toujours aussi concentré en action, en écosystèmes hostiles, et avec une avalanches de catastrophes qui ne laisse aucun répit au lecteur…
L’enfer d’Eden est de retour !
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Une chronique imprudente rédigée par Julien Amic…
Un extrait de « Outsphere 2 : le réveil » …
« La jungle était toujours différente après une pluie acide. (…) Les bêtes mi-terrestres mi-aquatiques se réfugiaient sous l’eau, l’acidité se diluant au contact d’étendues d’eau suffisament larges. C’était le cas par exemple du gavial d’ébène, qui pouvait s’apparenter à un crocodile, d’où le nom qui lui fut donné, référence à son cousin indien le gavial du Gange. Deux traits cependant différenciaient fortement les deux espèces : le gavial d’ébène n’avait pas d’écailles à proprement parler, mais une peau plastique extrêmement épaisse et sombre. Par ailleurs, alors qu’en Inde sa taille approchait parfois les 6 mètres, ce qui était déjà énorme et l’apparentait au crocodile du Nil, celui présent sur Eden en faisait facilement le double ! »
Présentation de Outsphere 2 : le réveil
Un teaser pour vous donner envie…
(Si vous souhaitez en savoir le moins possible sur le livre, lisez seulement cette partie)
Second volet d’un cycle, « Le Réveil » se place dans la continuité immédiate de « Outsphere », premier du nom. Si vous ne l’avez pas encore lu, je vous invite à parcourir la chronique « Outsphere – Guy-Roger Duvert« .
Si vous avez déjà lu le premier, vous pouvez également relire la chronique en question, celle qui va suivre étant finalement un « complément » de la première, dont je reprend ci-après certains éléments.
Il y a 80 ans, « l’Arche » a quitté la Terre dans le but d’implanter une colonie humaine sur une exoplanète : Eden. Placés en hibernation, une partie des membres d’équipage est réveillée lorsque le navire interplanétaire arrive en vue de cet astre qui n’est alors connu que par les téléscopes.
Après l’arrivée des Atlantes venus eux-aussi de la Terre, et les affrontements terribles qui ont suivi, humains et post-humains vont cohabiter. L’exploration de la planète reprend son cours, la colonie se développe, de nouvelles cités sont créées, l’agriculture et l’élevage se développent, ainsi que la compréhension de l’histoire de la planète Eden et des peuplements qui ont précédé les humains : les Ashkaniens et les Reptiliens.
Tout ceci pourrait bien faire ressembler Eden à son éponyme chrétien, oui mais… Il semble que les Édeniens, créatures aussi vindicatives que moches et agressives, semblent avoir la furieuse envie d’en découdre avec nos compatriotes exilés outre-espace.
« (…) la peur est une émotion contagieuse, qui se répand facilement. »
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(La suite, sans révéler l’intrigue ni le dénouement, dévoile certaines parties du récit. Pour lire seulement l’analyse vous pouvez vous rendre directement ici )
Télépathie, télékinésie, folie furieuse et armes de destruction massive…
L’histoire en détails
Disons le tout de suite, ça se passe mal. Ça se passe même très mal. Il ya beaucoup de morts, dans les rangs humains et ennemis, même certains personnages principaux y passent…
« Les deux soldats dans le Kalon n’avaient pas cessé de tirer. les cadavres s’accumulaient à une rapidité impressionnante, mais rien ne semblait pouvoir arrêter la marée que représentait les Édeniens. »
Bien que les équipes militaires du colonel Bowman aient fort à faire pour contenir les multiples attaques menées par le Édeniens sur Outsphere et les colonies parallèles de New Hope et la nouvelle Elotown, la population civile progresse nettement dans sa maîtrise du milieu et organise l’agriculture en sélectionnant certaines plantes locales comestibles, l’élevage avec des sortes d’insectes géants susceptibles de servir de monture et/ou de bête de somme, et envisage la chasse et la pêche.
De leur côté les équipes scientifiques assistées en permanence de commandos militaires découvrent de nouvelles structures et tentent d’en déchiffrer les mécanismes.
Atlantes et humains sont désormais dans une relation pacifiée, et travaillent en commun au développement de la colonie. Certains des Atlantes développent par ailleurs des capacités psychiques hors normes, étonnantes voire effrayantes. Lire dans l’esprit des autres, pénétrer leur psyché, influencer les opinions et leurs pensées… Manipuler des objets à distance… Si tout ceci s’avère rapidement être d’une aide précieuse voire absolument fondamentale lors des attaques Édeniennes, le fait est que cela inquiète nécessairement de nombreuses personnes, y compris parmi les Atlantes eux-mêmes. Une touche de paranoïa vient se surajouter à l’anxiété ambiante.
« Une myriade d’images déferla alors dans son cerveau, dont la plupart furent incompréhensibles. Des sons qu’il ne comprenait pas. Des couleurs qui n’existaient pas. Des odeurs ressemblant à rien de connu. Et une douleur fulgurante qui lui perça les tempes. »
Peu à peu, on en apprend aussi un peu plus sur le passé de cette planète. Sur la technologie des Ashkaniens qui construisirent la grande pyramide, sur celle des Reptiliens aussi, dont une structure va être également découverte. Sur le conflit qui les opposa jadis. Et puis sur les capacités étonnantes des Ashkaniens, tant sur le plan mental que sur le plan technologique.
« La fresque représentait des créatures chétives servir des êtres sombres qui luttaient contre des hommes-lézards épais. Par moments, des rayons de lumière frappaient les reptiliens, ignorant les autres créatures. «
Olsen, rescapé de la planète Eden dans le premier volet du livre, et qui après avoir été abandonné par sa hiérarchie aux mains des Édeniens n’a plus foi en ses supérieurs, se comporte désormais en électron-libre, quasi-mercenaire au service de la communauté civile, scientifique, ou militaire, selon les besoins du moment.
« N’importe qui serait mort sur Eden une fois abandonné par les siens. N’importe qui n’aurait jamais réussi à retrouver son chemin sur une planète inconnue. N’importe qui n’aurait pas réussi à échapper à une espèce dont il ignorait tout. N’importe qui n’aurait pas réussi à apprivoiser un environnement hostile. Il n’était pas n’importe qui. C’était un survivant. Et un survivant est quelqu’un qui s’adapte. Un survivant est quelqu’un qui apprend. Un survivant sait subir. Un survivant sait endurer. Un survivant sait attendre. Il sait attendre son heure. »
Mais le conflit avec les Édeniens prend des proportions dramatiques, et les défenses humano-atlantes tombent petit à petit, malgré une lutte acharnée et des sacrifices héroïques. Les victoires entrainent d’autres attaques, et certaines destructions ont des conséquences insoupçonnées et dramatiques, réveillant une puissance qui dormait paisiblement jusqu’ici…
L’écosystème Édenien se dévoile peu à peu, mais semble pour autant de plus en plus incompréhensible. Qu’y a t-il ici de naturel ? Qu’y a t-il ici de synthétique ? Qui a créé quoi ? Les découvertes sont source d’incompréhensions. Les réponses sont sources de questions.
« Alors que l’épiderme de la créature était organique, l’intérieur était indiscutablement électronique. (Elle) n’était pas un animal. Elle était un robot ! »
Alors que l’État-Major se désorganise, que les forces s’éparpillent dans les multiples sites d’occupation civile, scientifique et militaire, la panique est proche. La peur de ne pas être en mesure de survivre comment à pointer.
Alors pour ne pas sombrer, pour ne pas se faire submerger, ne reste qu’une seule et unique solution.
« – Tes impressions ?
– Faudrait cramer les environs.
– Hmmm ? »
Outsphere 2, métaphysique du massacre…
Analyse dystopique
Guy-Roger Duvert ne fait toujours pas dans la dentelle avec Outsphere 2 : le réveil. Si vous aimez les récits actifs, sans temps mort, où on transpire en même temps que les héros à force de courir avec eux dans tous les sens, alors Outsphere est un univers fait pour vous !
Comme je le disais dans la première chronique le thème de la colonisation d’une planète extérieure, s’il n’est pas vraiment nouveau, suggère bien souvent la possibilité d’un conflit entre les nouveaux arrivants et l’écosystème de la destination et c’est ce thème du conflit qui est ultra-développé dans Outsphere. Je ne reprendrai pas l’analyse déjà en grande partie réalisée pour le premier volet, mais je précise ci-dessous les quelques aspects nouveaux et intéressants de ce volume-ci.
Outsphere 2 : le réveil pose la question de la suprématie et de la volonté de domination d’une espèce « intelligente » capable de conflit. On a là 5 espèces présentes où disparues, dont il est difficile de dire qui sont les « gentils » et qui sont les « méchants ». Il y a les Humains bien sûr, mais aussi leur analogues co-évolués les Atlantes, et puis il y a les Édeniens, et les civilisations disparues des Ashkaniens et des Reptiliens. Une chose est sûre, tout le monde cherche à détruire l’autre, les autres. Et ce en usant de tous les moyens à sa portée.
« Lorsque l’exploration spatiale avait été envisagée sur Terre, s’était posée la question de la réaction à avoir face à des espèces intelligentes. Le respect de la vie d’autrui dans ce cas avait été avancé comme principe premier (…) Mais désormais, leur élimination systématique était envisagée. Par ailleurs, les moyens employés devenaient sales. Ne reproduisait-on pas sur Eden les pires travers de la Terre ? »
Il n’y a pas véritablement de jugement de valeur par Guy-Roger Duvert, et en même temps, on ne peut pas s’empêcher d’être parfois sidéré par la violence mise en oeuvre par les uns et les autres pour simplement assurer leur survie. Et ceci avec, parfois, une nonchalance proprement effarante.
« Depuis le toit de leur véhicule, Jenson et Baya virent le tir orbital frapper le sol au loin, bien au-delà des nuages, sur leur gauche.
Baya sourit :
– Si je fais un voeu, tu crois que ça peut compter comme une étoile filante ? »
C’est au lecteur de laisser « vivre » ses sensations à la lecture du livre, et de tirer ses propres conclusions quant à la morale à tirer de cette histoire, en tous cas pour le moment, puisqu’un troisième volet suivra, Outsphere 2 se terminant de manière « ouverte » sur la suite.
Le deuxième point central dans le livre, ce sont les capacités psychiques du peuple Atlante, capacités plus ou moins développées selon les individus, et qui posent la question de la manipulation des masses. On est pas dans la propagande militaire, mais dans la manipulation par suggestion mentale directe. Il est amusant de voir que ces capacités interrogent sur l’usage que l’on en fait, la finalité de cet usage et sa moralité. Lorsque la manipulation mentale des masses sert la paix, peut-on dire qu’elle est éthique ? La question est posée, mais la réponse n’est pas encore donnée, j’espère la voir dans le troisième volet…
En tout état de cause, cette manipulation à de fortes implications militaires, surtout lorsqu’elle est associée à une ingénierie évoluée. Mais le plus manipulateur n’est pas celui qu’on croit et çà, c’est tout le sujet d’Outsphere 2 : le réveil !
Outsphere 2 : le réveil est une expérience de survie physique dans un environnement psycho-mortifère.
Une expérience à lire, ce qui est moins risqué, qu’une expérience à vivre, surtout sur Eden…
« L’avantage, avec vous, c’est qu’on ne s’ennuie pas ! »
Note importante : Outsphere 2 est le second volume d’un cycle, mais le nombre total de volumes à paraître n’est pas mentionné mais j’ai ouï dire qu’il devrait y en avoir 4 en tout…
Faites-moi part de vos avis en commentaire, si le coeur vous en dit.
Auteur : Guy-Roger Duvert
Editeur : Auto-édition
Format : 15,2×22,9
ISBN : 979-8608893209
344 pages
Année : 2020
Pays : France
Chroniqueur : Julien Amic
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Une chronique imprudente rédigée par Julien Amic…